L’installation d’un film sur un vitrage peut sembler simple à première vue. Pourtant, lorsqu’il s’agit de systèmes de vitrage complexes – double ou triple vitrage, verre feuilleté, verre trempé, ou encore vitrages à couches sélectives – la tâche devient nettement plus délicate.
Une installation réussie repose sur une compréhension approfondie des interactions thermiques entre le film, le verre et le cadre. Ignorer ces paramètres peut compromettre la durabilité du vitrage, altérer ses performances énergétiques, voire provoquer des casses thermiques coûteuses.
Le principal facteur à considérer dans le choix d’un film pour vitrage est l’absorptance solaire, c’est-à-dire la capacité du verre à absorber et retenir la chaleur.
Lorsqu’un vitrage reçoit le rayonnement solaire, une partie de cette énergie est :
réfléchie vers l’extérieur,
transmise à l’intérieur du bâtiment,
et absorbée par le verre lui-même.
C’est cette dernière partie – la chaleur absorbée – qui est ensuite dissipée de plusieurs manières :
par rayonnement, le verre émet de la chaleur vers l’extérieur et l’intérieur,
par conduction, la chaleur migre vers le cadre de la fenêtre,
par convection, l’air ambiant au contact du verre transporte la chaleur.
Plus un verre absorbe de chaleur, plus il se réchauffe. L’emplacement des couches de traitement (low-E, argent, oxydes métalliques, etc.) joue un rôle déterminant : certaines couches retiennent la chaleur du côté intérieur, d’autres la renvoient vers l’extérieur.
La casse thermique est l’un des principaux risques liés à la pose d’un film sur un vitrage existant. Elle se produit lorsque la température entre le centre et les bords du verre devient trop différente.
Le centre, plus exposé au rayonnement solaire, chauffe rapidement, tandis que les bords – protégés par le cadre – restent plus froids. Ce déséquilibre thermique crée des tensions internes qui peuvent entraîner une rupture du verre.
Films trop absorbants, retenant excessivement la chaleur dans le verre.
Vitrages déjà performants, dont les couches isolantes ralentissent la dissipation thermique.
Cadres mal ventilés ou de couleur foncée, absorbant davantage de chaleur.
Présence d’obstacles intérieurs (stores, rideaux, mobilier) qui réduisent la convection naturelle.
C’est pourquoi l’évaluation préalable est essentielle. Un installateur qualifié analysera la configuration du vitrage, son orientation, son type de cadre, et la nature du film avant toute installation.
Chaque composant du système vitré influence la manière dont la chaleur est absorbée, transférée et libérée.
Le type de verre : un simple vitrage réagit différemment d’un double ou triple vitrage.
La présence de gaz (argon, krypton) dans l’intercalaire modifie la conductivité thermique.
Les revêtements réfléchissants ou sélectifs peuvent amplifier les effets de certains films.
Le cadre (aluminium, PVC, bois) agit comme un régulateur thermique, mais aussi comme une zone de contrainte mécanique.
Une compréhension de ces paramètres permet de choisir un film adapté, ni trop absorbant, ni trop réfléchissant, pour préserver l’équilibre thermique du vitrage.
Selon le guide du contrôle solaire avancé